A l'Alambic frénétique.

Ce n'est pas sans une énorme joie qu'Alphonse Elric posa la dernière planche de bois. Enfin, "l'Alambic frénétique" allait bientôt ouvrir ses portes, pour le plus grand bonheur des bois-sans-soif et pour le plus grand malheur de leur bourse. Nul doute que cette taverne un peu... "particulière" allait faire des ravages parmis la population d'Herbory. Imaginez...

Des tuyaux transparents reliés aux différentes cuves de vin, d'alcool fort, de bière situées dans la cave. Ces mêmes tuyaux accrochés à un système de rail au plafond et pouvant désservir n'importe quelle table de la brasserie alchimique. Des alambics et autres récipients de verre permettant de faire chauffer, de mélanger, de distiller les différentes boissons proposés.
Les vapeurs d'alcool flottant dans l'air, envahissant les narines des occupants, suhintant des verres, se condensant sur les vitres des portes et des fenètres...
Des combinaisons de boissons infinie! Et tout cela, grâce à l'imagination des clients. Un peu de ceci, un peu de cela... hop je fais bouillir, puis je distille et je rajoute de ca et je goute.
Le rève pour les plus grands amateurs d'alcool.

Il posa une petite pancarte sur la porte " Ouvert" et attendit que quelques clients se présentent.

Harassé, piteux et trempé, par ce jour de pluie drue et après le travail effectué ces derniers mois, difficile de ressentir autre chose... Un petit remontant ne serait pas de refus et un endroit paraissait tout indiqué pour cela.

La porte s'ouvrit tout doucement, en grinçant, marque d'une porte qui n'ouvrit passage qu'à peu de monde. Dans son encadrant on pouvait distinguer une silhouette noir encapuchonnée. Alors qu'elle entra dans la lumière de la taverne on put remarquer que l'individu se tenait légèrement vouté, comme écrasé par le poids d'une tâche qui le dépasse.

Répandant pluie et boue sur son chemin, il se dirigea à pas lents en direction du comptoir. Une fois face au tavernier il marqua un temps d'arrêt puis, d'un geste théatral légèrement saccadé, enleva sa cape de voyage.

Jabberwock, bien sûr, qui d'autre? Il s'assit sur un tabouret traînant par là et sortit sa bourse.

"Une bière, la meilleure possible"

Alors que le tavernier écoutait la commande, il détailla des pieds à la tête l'homme face à lui. Un tein légèrement plus gris, des yeux plutôt ternes, un vague sourire teinté de fatigue, il ne ressemblait pas tant que celà à cet homme fier à la limite de l'insolence qu'il avait vu il y'à quelques mois. La chope posée devant lui, le demi-démon en vida la moitié d'une traite.

"Alphonse Elric, il est où?"

Surpris par cette question rompant le silence d'une facon plus qu'abrupte, le tavernier marqua une courte pause. Cette autorité dans la voix... Ne pas se fier à l'apparence physique, il aurait du s'en douter, même usé, cet homme reste dangereux, un vrai seigneur comme tant d'autres en ce terres.

"Sans doute dans l'arrière boutique, à mélanger des alcools, c'est son nouveau passe temps."
"Amenez le moi... S'il vous plaît"

Au vu du ton employé, l'homme pensa qu'il ne valait mieux pas que ca ne lui plaise pas si il voulait garder la tête sur les épaules, au sens propre... Il sortit par une porte habilement dissimulée derrière le bar à la recherche de son patron.

"Voir une ancienne connaissance, un bon moyen de se détendre un instant, pourvu q'uil soit là..." se dit Jabberwock.